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Roland Garros, le « tennisman » volant

Si l'aéroport de la Réunion porte le nom de Roland Garros, c'est bien parce que cet enfant du pays fût aviateur
Roland Garros

En arrivant à l’aéroport Roland Garros, vous vous êtes surpris à penser « Tiens, ce fameux tennisman est connu jusqu’à la Réunion ! ». Que nenni ! Si l’aéroport porte son nom, c’est que Roland Garros était bel et bien un enfant du pays. Mais, s’il a joué au tennis, c’est en avion qu’il s’est fait remarquer…

Roland Garros est né rue de l’arsenal à St Denis en 1888 et il est devenu un héros de la Première Guerre Mondiale. C’est pourquoi la rue porte aujourd’hui son nom. Pourtant, il n’a vécut que les quatre premières années de sa vie à la Réunion. Sa famille est partie ensuite pour la Cochinchine.

Le jeune Roland est victime d’une forte pneumonie à l’âge de douze. Ses parents décident qu’un peu de sport renforcera cet enfant fragile. Il s’essaie au tennis mais c’est sur un vélo qu’il s’illustre. Il est ainsi sacré Champion de France de cyclisme en 1906. Le jeune Roland donne bien d’autres satisfactions à ses parents. Outre quelque talent au piano, il décroche moulte diplômes en langues, en droit et en mécanique. Passionné d’aviation, il réussit même son brevet de pilote en 1910. Il n’a que 22 ans.

Dès lors, sa carrière « décolle ». Il enchaîne les compétitions à travers le Monde. Il est plus que téméraire. En 1911, malgré des conditions météorologiques catastrophiques, il décroche le « Grand Prix de l’Aéroclub de France ». Il aime les défis et le 23 novembre 1913, il effectue la première liaison aérienne France-Afrique du Nord en moins de 8 heures. Jusqu’alors, les bateaux traversaient la Méditerranée en 30 heures !

Rien d’étonnant alors quand il s’engage dans l’armée française dès le déclenchement de la première guerre mondiale. Il se voit vite confier des missions aériennes. Grâce à son génie en mécanique, il conçoit le premier système de tir à la mitrailleuse à travers l’hélice. Avec cet ingénieux système, le sous-lieutenant peut à la fois diriger son avion de chasse et exécuter ses tirs, seul. Il s’agit en fait de blinder chaque pale de l’hélice à l’aide d'une pièce métallique triangulaire qui dévie ainsi les balles. Il devient la terreur des Allemands. Notre « Baron rouge » en quelque sorte !

Une panne le contraint le 18 avril 1915 à atterrir en territoire occupé. Il est alors capturé par les Allemands. Comme il n’a pas eu le temps de mettre le feu à son avion avant, l’armée ennemie étudie son système et l’améliore. Dès lors, l’aviation allemande en équipera ses Fokker E III, appareil avec lequel elle dominera les airs jusqu’à la fin de 1915. Roland Garros lui, reste prisonnier pendant trois ans. Il tente à maintes reprises de s’évader. Sans succès. C’est au cours de son incarcération qu’il rejoue au tennis. Et un beau jour, dans le manche de ses raquettes, il cache chapeau, carte et boussole et s’évade déguisé en officier allemand.

De retour en France, il est décoré Chevalier de la Légion d’Honneur et rejoint l’armée pour se relancer dans le combat. En captivité, la vue de Roland a pourtant sérieusement décliné. Il est maintenant très myope et doit piloter avec des lunettes. Mais rien n’arrête l’aviateur.

Le 2 octobre 1918, Roland Garros remporte sa quatrième et dernière victoire. La veille de ses 30 ans, le 4 octobre, dans le ciel, le combat fait rage. A l’issue d’un combat contre des Fokker D.VII, son SPAD explose en l’air avant de s’écraser sur le territoire de la commune de Saint-Morel, dans les Ardennes. A l’heure de l’appel, il manque Roland Garros. L’enfant du pays a été abattu par les Allemands. Il n’avait pas 30 ans.

Et si son nom reste associé au tennis c’est que son condisciple d’HEC et ami, Emile Lesieur, avec le parrainage duquel il avait adhéré au Stade Français en 1906 a tenu fermement à ce que le fameux stade de tennis porte son nom. Il aurait même déclaré en 1927 : « je ne sortirai pas un sou de mes caisses si on ne donne pas à ce stade le nom de mon ami Garros. » Et ce fut fait !